Le marché de l’or français s’appuie aujourd’hui sur le cours spot, défini deux fois par jour à Londres. Plus précisément, c’est la London Bullion Market Association qui est responsable de ce processus quotidien. Cette organisation rassemble certaines banques (Goldman Sachs, HSBC, Société Générale…) et des négociants en or, des représentants d’industries minières aurifères et des raffineurs.
Avant 2015 toutefois, c’était le London Gold Fix qui était en charge de définir le cours de l’or. Ce regroupement de professionnels de l’achat et vente d’or établissait par conférence téléphonique le fixing du prix de l’once d’or, en fonction de l’offre et de la demande sur les marchés mondiaux. Ces échanges, alors tenus secrets, ont suscités la colère des investisseurs et des producteurs en raison de leur manque de transparence. Dans les années 2000, le GATA (Gold Anti-Trust Action Committee) a dénoncé plusieurs fois la prise de partie des sociétés établissant le cours de l’once au sein de la London Gold Fix.
Au centre du débat, on retrouvait notamment les contrats or papier et autres ETPs (Exchange Traded Products, regroupant les produits financiers côtés en Bourse liés à l’or). Bien que s’appuyant sur le cours du métal précieux, ces actifs sont particulièrement volatiles, car soumis aux aléas de la Bourse. Jusqu’en 2015, leur valeur aurait été artificiellement gonflée ou sous-estimée, à l’avantage des banques et des industriels. Les méthodes de fixation du cours du London Gold Fix ont donc été révisées et assainies en 2015 par le World Gold Council (Conseil Mondial de l’Or), et plusieurs banques ont été condamnées.