Le déclin de la pièce d’or en tant que monnaie
La pièce d’or sera utilisée pendant très longtemps, et ce jusqu’à l’arrêt définitif de la monétisation de l’or en 1976 avec les accords de la Jamaïque. Pourtant, la pièce d’or se réservait à l’élite et ne servait que très peu aux échanges de tous les jours.
La mise en place de pièce d’argent et de cuivre
Le développement de l’Empire romain et de la Chine Qin s’accompagna d’un développement croissant de l’usage de la monnaie, et ce notamment pour payer les armées professionnelles qui officiaient en leur sein. Apparurent ainsi des pièces d’argent ou de bronze qui vinrent soutenir l’usage de la pièce d’or.
Pourtant, la chute de l’Empire romain en 476 entraina une violente récession en Europe, et la mise en place des systèmes féodaux entraina la création de nombreuses unités monétaires locales au sein de l’Europe. Seul l’Empire romain d’Orient (l’Empire byzantin) continua à user d’une véritable monnaie institutionnalisée.
De ce fait, pendant toute l’époque médiévale, la pièce d’or fut intensivement utilisée comme monnaie d’échange en Europe.
L’apparition des premiers billets de banque et la mise en retrait de la pièce d’or
Au sortir du Moyen Âge et au début de la Renaissance apparurent les premières banques, notamment à Venise, et furent créés les premiers « billets de banque ». Si les pièces d’or continuaient d’être utilisées pour les transactions commerciales, l’utilisation de ces « billets de banque » allait alors se répandre progressivement en Europe. Et pour cause : ils étaient plus transportables que les pièces d’or.
C’est ainsi que les banques vénitiennes fournissaient des « nota di banco » aux personnes entreposant des pièces d’or dans leurs locaux. Les Banques de Suède et d’Amsterdam s’inspirèrent de cette technique pour mettre en place des systèmes similaires. Les « lettres d’échange » étaient endossables (elles pouvaient être cédées à un tiers) qui pouvait alors récupérer leur valeur en pièce d’or au sein de la banque.
En France, le premier système de ce type fut celui de John Law, qui, sous le règne de Louis XV, souhaita remplacer les pièces d’or par des « billets ayant valeur d’espèces ».
Le billet de banque commença à s’utiliser en Europe et l’on considère qu’il rentrera vraiment dans les mœurs, aux dépens de la pièce d’or, à partir de la moitié du XIXe siècle.
La fin progressive de la pièce d’or
Le développement de cette nouvelle forme de paiement qui remplace peu à peu la pièce d’or ou d’argent s’accompagne de nombreuses crises. En effet, le développement d’une économie globale et l’apparition de nombreux conflits entrainent des fuites de capitaux.
Pour éviter une éventuelle perte de confiance dans la monnaie fiduciaire (les nouveaux billets de banque), les différents états mettent en place alors ce que l’on appelle l’étalon d’or. Un billet de banque possède une garantie d’échange en or, qui se trouve au sein d’une banque centrale d’un pays. La mise en place de l’étalon-or permet de justifier et pérenniser la valeur d’un billet de banque.
Les billets de banque possèdent alors une valeur faciale ou nominale : lors de l’émission du billet de banque (et donc de son impression), celui-ci possède une certaine valeur, si l’on ne tient pas compte de l’inflation (l’augmentation des prix).
Si l’étalon-or connaît ses heures de gloire à la fin du XIXe siècle et au tout début du XXe siècle, la Première Guerre mondiale et la crise de 1929 auront raison de lui. Au cours de ces deux événements de grande envergure, le commerce international se voit complètement chamboulé, et de plus en plus de pays annulent alors l’étalon-or, convertissant, de facto, leur propre monnaie en monnaie fiduciaire. La fin de l’étalon-or s’accompagna de l’interdiction temporaire de détention d’or chez les particuliers aux Etats-Unis. C’est la fin de l’utilisation de la monnaie d’or.
L’un des derniers pays à mettre fin à la convertibilité de la monnaie en or furent les États-Unis en 1976, suite aux accords de Jamaïque.