Or et Etats-Unis : une histoire intimement liée
La famille Reed, des pionniers de l’industrie minière américaine
Nous sommes en 1799. Au nord-est des Amériques, la guerre d’indépendance a permis aux treize colonies de déclarer leur autonomie vis-à-vis de la couronne britannique. Non loin de Charlotte, la plus grande ville de la Caroline du Nord, un jeune garçon nommé Conrad Reed fait une découverte exceptionnelle : il ramasse une pépite d’or sur les rives de la rivière Little Meadow Creek. L’objet pèse 17 livres, soit un peu plus de 7 kilos 700 !
La famille Reed se sert d’abord de son gros morceau d’or comme d’un cale-porte, avant de le faire estimer par un bijoutier en 1803. Ce dernier achète la pépite pour 3,5 dollars, soit 100 fois moins que sa probable valeur réelle. La même année, le père de Conrad Reed crée une compagnie d’orpaillage afin d’exploiter le gisement trouvé par son fils. Il fonde la mine de Reed, qui devient la toute première mine d’or des Etats-Unis.
L’or, vecteur de migrations
Attirés par la promesse de faire fortune rapidement, des fermiers de toute la côte Est affluent vers la Reed Gold Mine au début du XIXème siècle. C’est la première ruée vers l’or de l’histoire de l’Amérique du Nord. Puis, dans les années 1830, des migrants venus d’Europe s’établissent par milliers en Géorgie où les sites d’exploitation aurifère se multiplient. Les plus célèbres sont Auraria et Dahlonega, ouverts respectivement en 1827 et 1829 en bordure de la chaîne des Appalaches.
C’est en Californie qu’ont lieu les ruées vers l’or les plus massives, entre 1848 et 1856. Tout commence à Sutter’s Mill, une scierie de Coloma où l’on découvre, par hasard, le mythique minerai doré dans un ruisseau. La nouvelle retentit dans le monde entier et suscite une vague migratoire sans précédent : plus de 300 000 chercheurs d’or se précipitent sur le littoral pacifique !
Venus des Amériques, d’Asie, d’Europe et d’Australie, ils rêvent tous d’une vie meilleure sous le soleil californien. La ruée vers l’or façonne la géographie urbaine de la côte ouest. Elle entraîne la création de grands centres urbains (comme San Francisco) et de nouvelles lignes de chemin de fer.