L’or, moins rentable que la crypto ?
Dans un second temps, il convient de poursuivre cette comparaison en analysant plus en détail la rentabilité réelle des actifs considérés.
Bitcoin et or, des actifs compétitifs
En décembre 2015, la cotation de l’once d’or atteignait 1068,32 USD tandis qu’en août 2020 son niveau était de 1971,17 USD. Une analyse graphique permet de relever que ce cours atteignait 45,64 USD en janvier 1972, un mois après l’éclatement du système de Bretton Woods. Autrement dit, en quatre ans le prix de l’once d’or s’est apprécié de 84,5% et de 4219% depuis 1972. Ces excellents résultats sont certes inférieurs à la plupart des rentabilités potentielles des crypto-monnaies, à l‘instar du Bitcoin ou du Dodge mais une simple comparaison chiffrée n’est pas pertinente. En effet, la rentabilité des placements dans l’or n’est pas soumise aux tweets d’une personnalité ou à une envolée inexplicable mais peut être analysée, et donc intégrer une stratégie patrimoniale précise et rentable sur le long terme.
Être un investisseur averti ne peut assurer la pérennité de ses actifs numériques
Le site internet coinskat.com recense les plus grosses pertes des investisseurs en crypto-monnaies. En parcourant ses pages, force est de constater que si les montants des pertes peuvent se chiffrer en millions d’euros, les raisons sont souvent anodines. Un utilisateur a ainsi perdu 10 000 Bitcoins en 2011 en raison d’un formatage de disque dur mal réalisé, soit l’équivalent de 318,870 millions d’USD à valeur de 2021.
Ces témoignages permettent d’identifier une nouvelle faiblesse des crypto-monnaies comparativement à l’or : étant des actifs numériques, elles reposent sur des hardwares qui ne sont pas infaillibles. En d’autres termes, les possibles fortunes acquises peuvent s’évaporer pour des raisons exogènes à la stratégie de l’investisseur.
L’or ou l’équivalent universel
Un dernier atout de l’or relève de sa fonction historique d’équivalent monétaire universel. La liquidité de cet actif est telle que les banques centrales en ont historiquement thésaurisé des stocks importants, et tendent à en accumuler davantage depuis quelques années, à l’instar de la banque centrale de Hongrie.
A contrario, de nombreux pays restreignent l’usage ou interdisent purement et simplement le Bitcoin, notamment en raison de la décentralisation et de l’absence de régulation de cet actif. Certes, en économie, la seule certitude est qu’à « long terme nous seront tous mort » (Keynes). Toutefois, il est probable que l’or gardera cette fonction d’équivalent universel, tandis que la tolérance du Bitcoin par les autorités monétaires nationales pourrait s’étioler.