En 1952, la valeur de la monnaie française est pénalisée par la durée de la guerre d’Indochine. Antoine Pinay, président du Conseil des Ministres, met en place au mois de mai un emprunt national à hauteur de 3,5%, dont les intérêts sont indexés sur le cours officiel du 20 Francs Napoléon en or. C’est la rente Pinay : les français sont libres d’acheter des titres, en étant assurés d’une rémunération de 3,5% en fonction du cours du Napoléon.
Toutefois, un peu plus tôt en janvier 1952, le fonds de stabilisation des changes sous le contrôle de la banque de France indiquait alors procéder à la mise sur le marché de pièces d’or de 20 francs. Ce sont les fameuses refrappes Pinay, aux millésimes 1907 à 1914. La manœuvre est tactique. En saturant le marché de l’or avec des millions de pièces d’or démonétisées, le gouvernement espérait influer négativement sur le prix du Napoléon, et ainsi réduire le taux d’endettement public.
Cet emprunt national se révélera cependant très onéreux pour l'État malgré le faible taux d’intérêt. Avec la hausse du cours de l’or, pour 36 francs récoltés par l’Etat au moment de la mise en place de la rente, les derniers remboursements en 1988 atteignaient 1474 Francs l’unité.