Les pièces d’or, témoins de l’histoire de France

Le 07/06/2022 par Morgane dans L'Histoire de l'or

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Souvenirs impérissables de notre histoire, les pièces d’or recèlent une pléiade de mystères et de secrets. Depuis des millénaires, elles sont frappées par les gouvernants successifs afin de contribuer à la puissance ainsi qu’au rayonnement de la France lors des transactions commerciales, à l’échelle nationale et internationale. Chacune a été façonnée dans un métal précieux puis ornée d’un portrait, d’une devise, d’un végétal ou encore d’un animal hautement symbolique.

A la fois objet de collection et objet du quotidien, les pièces exercent un pouvoir de fascination infini sur tous les passionnés d’histoire, d’économie et de numismatique. Mais quelles sont les monnaies royales figurant dans les collections les plus prestigieuses ? Et quelles pièces sont utilisées de nos jours en tant qu’investissement financier ? Faisons le point sur quelques devises incontournables.

Les monnaies royales, vecteurs de puissance

Le franc à cheval : une pièce mythique

Créé en décembre 1360 puis mis en circulation en février 1361, le franc à cheval n’est autre que le tout premier franc français ! Il s’agit d’une monnaie pesant 3,88 grammes et constituée d’or 24 carats. On la doit au Capétien Jean II dit « Jean le Bon », époux de Jeanne d’Auvergne et père de Charles V. Sur l’avers de ses pièces figure le souverain à cheval, coiffé d’un heaume et brandissant fièrement une épée. Ce dessin comporte une kyrielle de détails superbes, comme par exemple les fleurs de lys ornant le caparaçon du destrier.

Franc à Cheval de Jean le Bon

L’écu d’or : un festival d’ornements à la gloire des rois

Frappé pour la première fois en 1263, l’écu de Louis IX pèse environ 4 grammes d’or. Première monnaie en métal doré depuis deux siècles, cette devise inaugure une longue série d’écus portant, à chaque époque, les armes du royaume de France accompagnées de divers motifs. Ainsi, à la fin du XVème siècle, l’écu d’or de Louis XI arbore pour la première fois un soleil. Dans le Dauphiné et à Dijon, on trouve des pièces ornées respectivement de dauphins et de coquilles.

Ecu d'or de Louis IX

Le mouton d’or : une monnaie aux mille et un détails

Autre monnaie chérie des collectionneurs, l’agnel (ou « mouton d’or ») a joui d’une certaine popularité entre le XIIIème et le XVème siècle. Il doit son nom au fait que ses pièces possèdent sur leur avers un symbole religieux issu de l’Ancien Testament : l’agneau pascal. De nombreux rois ont plébiscité l’usage de cette monnaie d’or en France, notamment Philippe III le Hardi, Philippe IV le Bel, Louis X le Hutin ou encore Charles VII le Victorieux.

Agnel en or

Tour d'horizon des pièces d’or d’investissement

Le Napoléon III, un placement intéressant

Les pièces de 20 francs émises entre le Consulat (en mars 1803) et le début de la Première Guerre mondiale sont surnommées « napoléons ». Bien que leur valeur puisse varier selon leur état de conservation, ce sont d’excellentes pièces d’or d’investissement.

Dans l’histoire de la numismatique française, elles succèdent au Louis d’or émis par Louis XVI. Le Napoléon III, frappé durant le Second Empire, fait partie des principales devises de cette période. Sa série à tête nue a été frappée à plus de 146 millions d’exemplaires ! Il en existe une autre version, montrant l’homme d’Etat couronné de lauriers. Ces napoléons tardifs portent tous deux les mentions « Napoléon III Empereur » (sur l’avers), « Empire Français » (sur le revers) et « Dieu protège la France » (sur la tranche).

La pièce de 20 francs Génie, un hommage à la 3ème République

Tiré à plus de 86 millions d’unités entre 1871 et 1898, le napoléon dit « Génie » arbore une allégorie masculine, un homme ailé rédigeant la Constitution de la IIIème République. Cette pièce d’investissement porte les mentions suivantes : « République Française » (sur son avers), « Liberté, Egalité, Fraternité » (sur son revers) et enfin « Dieu protège la France » (sur sa tranche). Elle compte parmi les napoléons les plus frappés avec le Napoléon III et le 20 francs Coq.

La pièce de 20 francs Coq, vestige d’un changement de régime

Comme tous les napoléons, la pièce de 20 francs dite « Coq » pèse 6,45 grammes (dont 5,8 grammes d’or pur) et mesure 21 millimètres de diamètre. Elle présente, sur son avers, un portrait de Marianne coiffée du fameux bonnet phrygien. Le revers de l’objet est orné d’un coq gaulois, emblème de la France, accompagné de la mention « Liberté, Egalité, Fraternité ».

Il existe deux types de 20 francs Coq : une première série (tirée à 43 millions d’exemplaires entre 1898 et 1906) sur la tranche de laquelle est inscrite la phrase « Dieu protège la France » ; une seconde série (frappée 74 millions de fois entre 1907 et 1914) sur laquelle figure simplement la devise « Liberté, Egalité, Fraternité ».

La fin de l’utilisation des napoléons coïncide avec l’entrée en guerre de la France en 1914. Face aux dépenses générées par le conflit mondial, l’Etat impose aux banques un cours forcé pour l’or et le franc français n’est plus convertible en ce métal précieux.

En conclusion, sachez que cette liste est loin d’être exhaustive. Elle ne constitue qu’un bref aperçu des monnaies royales et napoléons ayant marqué l’histoire des devises françaises. Il existe un grand nombre d’autres pièces, dont certaines sont faciles à trouver dans les boutiques spécialisées. Certaines familles se les ont transmises de génération en génération mais il reste toujours possible, de nos jours, d’en faire l’acquisition à des fins d'investissement comme de collection.

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