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L'industrie minière fait partie des exploitations de ressources naturelles régulièrement pointées du doigt par les associations pour la protection de l'environnement. Et pour cause : l'extraction de l'or, en plus d'être coûteuse, nécessite d'énormes ressources en eau, et engendre des dégradations d'environnements naturels tels que déforestation et pollution des eaux.

Une exploitation aurifère de plus en plus préoccupante

Les dégâts engendrés par l’industrie minière peuvent être considérables, selon les associations de défense de l’environnement. L'une des méthodes industrielles d'extraction aurifère, considérée par ailleurs comme la plus rentable, nécessite l'emploi de cyanure, qui permet de faire ressortir l'or métal au milieu de la roche broyée d'une mine. Mais le cyanure est un poison meurtrier pour les écosystèmes et les régions environnantes habitées. A plus petite échelle, l’utilisation du mercure est répandue dans l’extraction artisanale, et engendre également de graves problèmes de pollution.

Par ailleurs, l'extraction minière dans les pays en voie de développement implique souvent l'utilisation de main d'œuvre peu qualifiée, sous-payée dans un secteur dangereux, voire le travail d'enfants. Enfin, l'extraction d'or est de plus en plus complexe, car les mines sont appauvries : le World Gold Council chiffre à environ 190 000 tonnes l'or extrait des sous-sols aurifères, soit 77% des réserves mondiales exploitables. Il ne resterait donc, selon les estimations scientifiques, qu'une cinquantaine de milliers de tonnes extractibles, dans des mines toujours plus petites et plus profondément enfouies, nécessitant donc des méthodes d'extraction toujours plus impactantes.

Alors, comment s'assurer que l'or que l'on achète en bijouterie ou les lingots d'or dans lesquels on souhaite investir, n'ont pas contribué à un désastre environnemental ou à l'exploitation humaine ?

Le Responsible Jewellery Council, en quête de solutions

Fondée en 2005, la RJC tente d’apporter une réponse au manque de transparence dans l’origine des métaux et pierres précieuses.

L'organisation RJC

Le sigle RJC désigne le Responsible Jewellery Council, une organisation internationale de certification et de normalisation à but non lucratif. Son but est "d'assurer au niveau mondial une chaine d'approvisionnement responsable qui favorise la confiance des secteurs de la bijouterie-joaillerie et de l'horlogerie" (Guide relatif au Code des pratiques, RJC, avril 2019).

Elle rassemble plusieurs dirigeants de l'industrie mondiale de la bijouterie, ainsi que des représentants d'ONG, des organisations professionnelles liées au secteur minier et au commerce de l'or, ainsi que des universités impliquées dans la recherche et le développement. L'organisation décerne un label aux entreprises concernées par les secteurs de la bijouterie, joaillerie, exploitation minière aurifère et commerce de détail liés aux métaux et pierres précieuses. En retour, ces entreprises s'engagent à respecter des principes définis d'enjeux éthiques, environnementaux et sociaux. Plus de 1000 fournisseurs et entreprises à travers le monde ont rejoint l'organisation actuellement.

Le label RJC comme preuve d'un or éthique

La certification RJC atteste des bonnes pratiques des entreprises-membres liées à l'exploitation ou au commerce de l'or, de l'argent, du platine et des pierres précieuses. S'il existe d'autres organisations promouvant des pratiques responsables dans le secteur de l'extraction minière aurifère, la certification RJC est celle dont les clauses de labellisation sont les plus intransigeantes. Outre les 17 objectifs de développement durables des Nations Unis, intégrées dans ses exigences, le label RJC requiert également plusieurs autres engagements. Il garantit ainsi au consommateur des conditions d'extraction de métaux précieux et pierres avec un impact écologique minime, le respect des droits humains tout au long du processus de commercialisation et une qualité de produit vérifiée.

En pratique, ce label permet par exemple de connaître l’origine d’un diamant, afin d’éviter d’acheter sans le savoir une pierre aux origines troubles. En effet, de nombreux diamants appelés “diamants de sang” ont pour origine des territoires en proie aux guerres intérieures, mettant à profit la pauvreté de populations parfois réduites à l’esclavage sur les sites de fouilles. Ces pierres sont également utilisées dans le marchandage d’armes pour alimenter les conflits locaux.

L'obtention de la certification

Pour se revendiquer labellisées RJC, les entreprises doivent passer par un processus en trois étapes, comprenant une auto-évalutation, un audit externe et la délivrance de la certification. Le processus dans sa globalité ne doit pas dépasser les deux ans à compter de la demande d'adhésion.

Le Code des pratiques du RJC définit les pratiques éthiques, sociales, environnementales et respectueuses des droits de l’Homme que tous les membres certifiés du RJC doivent respecter. Les principaux points en sont les suivants :

  • La responsabilité de la chaine d'approvisionnement
  • Les droits de l'homme
  • Les droits des travailleurs et conditions de travail
  • La santé, la sécurité et l'environnement
  • La qualité de produits en métaux précieux, diamants et pierres de couleur
  • La responsabilité et l'éthique dans l'industrie minière

Les entreprises labellisées RJC sont donc engagées dans le respect de ces pratiques, et assurent à leur clientèle une provenance saine et transparente des métaux et pierres précieuses qui leur sont proposés à la vente.

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